Paris
Cartel Psychoses en institution, institutions psychotiques
Sihem Keller, Paolo Lollo,André Laviolette, Jean-Christophe Amesto, Jean-Michel Darchy.
Nous avons souvent affaire à des demandes de personnes dites "stabilisées" au point de vue psychiatrique et qui sont acceuilies dans des établissements supposés les aider à "s'inscrire" dans le lien social. Notre constat commun est que l'institution ne règle pas pour elles la question d'exister.
L'insittution leur ocnfère une identité psychiatrique et un statut social particulier même quand elles travaillent. Elles tiennent à l'institution avec souvent un certain attachement. L'institution, en "instituant " la psychose, en posant des disgnostics, créé une identité et un sentiment d'appartenance et fabrique des "réponses institutionnelles" auxquelles elles tiennent. Elles les arriment à un discours.
Le cartel appelle à s'interroger sur le transfert psychotique et sur ce que peut apporter encore, en s'actualisant, le traitement psychanalytique des psychoses (Cf. D'une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose), au sens de l'apport de Lacan, champ de plus en plus balisé par les neurosciences.
Le point de tension chez les personnes "étiquetées" psychotiques, c'est de ne pas rester captives d'un discours institutionnel sur ce qui leur a été nommé comme leur maladie et de revcouvrer un désir de s'extraire de cette "identité psychiatrique" qui les fige. Mettant en jeu leur capacité à soutenir leur désir comme sujet, un travail d'écoute peut alors s'instituer sur ce bord entre institutio/vie privée pour qu'elles s'autorisent à en avoir une...
Cartel autour de la question de la GPA
Cathie Dambel, Christophe Amestoy, Xavier Fourtou, Sihem Keller.
Renaissance de la psychanalyse, à quelles conditions?
Séminaire de Jacques NASSIF
A l’Institut protestant de théologie de Paris, Amphithéâtre, 83 Bd. Arago, Paris 14ème
Les jeudi 10, 24 Novembre et 1er décembre 2022
DE 20h à 22h
Ce séminaire se tiendra aussi par zoom. Pour recevoir le lien de connexion, il est nécessaire de s’inscrire par mail au: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
« La psychanalyse, on se plaît à le constater, va sur son déclin. D'aucuns s'empressent même de l'enterrer. Le livre qu'on va lire ici donne raison à Cassandre, en expliquant pourquoi cette discipline ne parvient pas, après Freud et Lacan, à aborder son troisième temps et à refonder son discours sur des bases qui seraient vraiment les siennes.
La terre où ce Phénix renaît chaque jour et porte ses fruits est pourtant clairement repérable : c'est la forêt touffue de la communauté, inavouable peut-être, mais de plus en plus visible, que forment à leur insu les analysants, même s'ils ne s'autorisent pas encore à faire suffisamment reconnaître sur quelle terre s'enracinent leurs œuvres.
Et pour cause : la terre en question n'est toujours pas en vue. Pour fonder Rome, il fallait qu'Énée ait pu enterrer au préalable son père, et selon les rites en usage. Or ni Freud ni encore moins Lacan n'ont trouvé leur sépulture décente, ce qui sévit étant, parmi leurs descendants, la maladie nommée par Bachtine :“épigonisme”, c'est-à-dire la tentative désespérée d'être reconnus conformes par des maîtres désormais absents.
Ce n'est pas ainsi qu'un discours parvient à se faire reconnaître comme nouveau dans le domaine du savoir. Or, s'il est une tâche à laquelle se consacrent assidûment les philosophes, c'est bien celle-là, surtout dans la mesure où eux-mêmes ont été, directement ou indirectement, des analysants fervents Ce sont donc les témoins les plus évidents du renouveau de la psychanalyse et les alliés les plus sûrs de son discours.
Freud a pourtant refusé d'allier au sien celui que lui indiquait son amie Lou, car le savoir conquis par ce fou clairvoyant aurait fait de l'ombre à la nouveauté du sien : c'était Nietzsche. Et Lacan, de même, a préféré jeter un manteau de silence sur la personne de cet éminent analysant qui a été, pour lui, un passeur : son ami Georges Bataille, ne s'adjugeant pas seulement sa femme, mais le plus clair de ses pensées.
Une fois commise cette lourde erreur stratégique, il lui a été encore plus aisé de s'emparer subrepticement des apports de Deleuze ou Derrida, tout en mettant leurs livres à l'index, une fois devenu à son séminaire ce pape qui avait su retourner à son avantage l'excommunication qu'on lui avait infligée.
Comment sortir de cette impasse ? Que nous disent aujourd'hui les analysants, et surtout, parmi eux, les femmes ? Que la psychanalyse devrait à nouveau se permettre, si elle veut survivre, de reconnaître que son acte doit accomplir un nouveau renversement copernicien : alors que sa recherche a eu pour centre le couple que forme la mère avec son enfant, si prématuré et désemparé que son désir ne peut être qu'incestueux ou pervers, le discours psychanalytique devrait aujourd'hui se recentrer sur le désir qui parvient à enfanter ce couple, si problématique et fragile, que le féminin en nous, qu'on soit homme ou femme, parvient à former avec un autre, si possible de la même génération, et même s'il est du même sexe, au nom de l'amour.
Ce pas franchi, et au lieu de toujours ramener les échecs d'un tel couple, pour lesquels viennent principalement nous consulter nos analysants, aux mauvaises rencontres avec la sexualité, engendrées par les confusions entre le désir et l'amour où tombe nécessairement un enfant avec l'un ou l'autre de ses parents, il importera de ne plus se contenter seulement d'interpréter ce malheur comme une conséquence de l'après-coup malencontreux de la sexualité humaine, vécue une première fois dans l'enfance et ressurgie erronément dans et après l'adolescence.
Le féminin qu'il s'agirait de retrouver à cet effet a d'autres tours dans son sac et son exploration, à laquelle ne se sont jusqu'ici consacrés que les poètes, est précisément ce à quoi s'emploie le plus systématiquement le drôle de couple que forment un analysant avec son analyste, aux fins d'accomplir l'écriture, la lecture et l'oubli de ce livre que chacun porte en soi, selon Proust justement.
Les textes de Bataille et les pièces de Kleist qui seront lus à cet effet dans ces pages permettront d'aborder les impasses du couple d'aujourd'hui, mieux que ne le fait le discours trop savamment assuré des psychanalystes ayant tendance à verser dès lors dans une nouvelle herméneutique.
Il devient même patent que Georges, ayant pu (ou dû ?) se priver d'employer le moindre mot du discours de Jacques, resté empêtré dans les termes et la problématique de psychothérapie, située et datée de Freud, nous offre ici une longueur d'avance. Même si chacun de leurs discours parle étonnamment des mêmes choses, l'analysant d'aujourd'hui qui sait lire en surplomb les textes du philosophe, se donnera une longueur d'avance pour ce qui est de la refondation nécessaire du discours de la psychanalyse ».