Paroles d’un analysant freudien : « Mon analyse a valu le coût ! » Luc Diaz
Je suis (r)entré en analyse avec le désir de ne plus désirer ; j(e m)’en suis sorti – pour autant que l’on (s’)en ressorte – avec celui que ça ne cesse plus de désirer, jusqu’à ma mort au plus, et même plus vraiment, au moins… Mon analyse m’est, toujours et en corps, pas sans effets. Pas sans. Ce sont des douleurs physiques et des souffrances psychiques, qui m’ont allongé sur le divan de monanalyste. Entre mon corps et mon esprit, c’est peut-être plus qu’un, ce ne sera jamais tout à fait deux. Mes angoisses, devant cette vie, qui sans cesser jaillit, mes détresses devant cette mort, qui sans cesser tarit, m’y ont conduit dans l’illusion mortifère de pouvoir, que dis-je, de devoir, au mieux, leur échapper, au pire, les maîtriser. Les dernières me poussaient aux bords des précipices. J’y éprouvais l’ivrognerie de mes vertiges. Les premières me pliaient littéralement en deux par des coliques spasmodiques, partagé que je suis entre mes envies et mes peurs de vivre, et donc de mourir. Courbe la tête, fier Sicambre ! J’y souffrais les douleurs de mon humaine vie, perdable de sa condition. Mes désespérances étaient à la hauteur de mes espérances ; l’inespéré – c’est-à-dire la vie à mort – m’effrayait. Aujourd’hui, je l’espère tout autant que je le crains. Mes proches me trouvent moins à vif, mais, apparemment, pas moins vivant.
Paroles d’un analysant freudien
De la grâce des marionnettes qui dansent… …à l’enfer des poupées qui parlent. (libre lecture du dernier livre de Jacques Nassif) Luc Diaz
e nous invite à franchir le Rubicon par la grâce du dernier opus de Jacques Nassif, Le livre des poupées qui parlent (E.M.E., Bruxelles, 2012), où dès le prologue « les dés sont jetés », et ensemble à nous « lancer àl’aventure », où « il va s’agir », rien de moins, « de parler, à travers le livre qui s’écrit, sur ces livres qui se liront, de ce qui se passe quand deux sujets lancent la partie d’une analyse. Or ce drôle de jeu […] doit ainsi se dérouler sans référence au moindre morceau d’écriture, cette règle s’appliquant pour l’un comme pour l’autre ! » Cette aventure, il va donc nous falloir la vivre avec ce paradoxe que Jacques Nassif souligne en sa conclusion, et auquel la psychanalyse « confronte ses pratiques, [et qui] se rencontre à tous les points cruciaux de son discours. Il importe en effet de la tenir et de soutenir que ce discours sera transmissible, tout en sachant fort bien cependant que le savoir qu’il permet d’atteindre restera intransmissible. »
Le merveilleux réel
Isabelle Carré et Jean-Michel Darchy
"C'est le petit défaut des révolutions, elles se croient propriétaires de la vérité. Elles ne jurent que par la vérité."
Zoé Valdes. Trafiquants de beauté
"C’est une rencontre partagée au cœur de La Vieille Havane, à un an d’intervalle, avec Mercedes, qui nous a fait échanger et écrire sur la toile de manière impromptue. Mercedes est une femme…."
Lectures...de :
Les présages ou le souvenir d'enfance retrouvé
de Nestor A. Braunstein - traduit par jacques Nassif
Editions Stock - 2011
par Michèle Skierkowski
« La mémoire voit le jour avec la terreur. »
« On constate en règle générale que c’est le souvenir que l’analysé met en avant, qu’il raconte en premier, par lequel il introduit la confession de sa vie, qui s’avère être le plus important, celui qui recèle les clés des tiroirs secrets de la vie psychique. »
Le livre s’ouvre sur ces deux citations, fils directeurs de la recherche que mène Nestor A. Braunstein dans cet ouvrage…